dimanche 30 novembre 2014

L'OP3





Du 17 au 21 Novembre c’est déroulée l’OP3 2014.







Après être passé par le nord des Kerguelen, le Marion Dufresne II est arrivé à Port aux francais le mardi 18 novembre vers 17H.
L’ensemble des hivernants à été débarqué et très vite les opérations portuaires se sont mises en place.




Après une journée de déchargement et de logistique  préparatoire  à la campagne d’été des scientifiques, les passagers sont remontés à bord, pour un appareillage le lendemain matin en direction du site de Port Jeanne d’Arc.

Le Mont Ross


Ile Mayes














Des paysages à couper le souffle à travers les ïles de l'archipel pour arriver sur le site de PJDA , un haut lieu de l'histoire des Kerguelen.






PJDA

 












Le Marion face à PJDA



 Les vestiges d'une usine baleinière qui au plus fort de son fonctionnement accueillait plus de 200 ouvriers.....



En fin d’après midi après avoir déposé le chef de district et quelques hivernants  à Port aux francais le Marion Dufresne a repris sa route en direction de Saint Paul et Amsterdam.















Manipe Pop Eleph




Dans le cadre du programme 109 de l’Institut Paul Emile Victor, nous avons réalisé un suivi des jeunes éléphants de mer de leur naissance jusqu’au sevrage. Notre zone d’étude s’étendait sur 1km de plage à Pointe Morne, située à trois heures de marche à l’Est de Port Aux Français. En pleine période de reproduction, on y trouve l’un des plus grands rassemblements d’éléphant de mer sur la péninsule Courbet. Les éléphants de mer s’y retrouvent pour former des harems : un mâle pour plusieurs femelles.


 Après avoir mise bas et allaitée leur petit durant une vingtaine de jour, les femelles sont fécondées avant de retourner en mer pour plusieurs mois. Le suivi des jeunes éléphants de mer commence dès la naissance. Après avoir identifié les petits nés du jour, nous les avons marqués à l’aide d’une bague sur la nageoire arrière droite, puis nous les avons mesurés et sexés.


 

Un deuxième passage a été effectué une quinzaine de jour après la pose des premières bagues, pour retrouver les individus marqués qui ont été sevrés. Lorsqu’un petit est sevré, il a tendance à s’écarter du harem. Une fois les jeunes éléphants de mer sevrés, nous les recapturons pour cette fois-ci les mesurer, les peser et effectuer une prise de sang. 




Ce deuxième passage nous renseigne sur plusieurs choses. Il nous permet d’une part d’avoir une idée du taux de mortalité durant cette phase critique de la vie des éléphants de mer. Il nous renseigne également sur le sex-ratio de la population étudiée et nous donne une idée de la prise de poids importantes que les jeunes éléphants de mer prennent en quelques jours. Il faut s’imaginer que les petits à la naissance ne pèsent qu’une trentaine de kilos et qu’ils peuvent prendre en 20 jours plus d’une centaine de kilos ! Les femelles repartant très vite à l’eau, il faut que les jeunes éléphants de mer aient de quoi tenir avant d’apprendre par eux-mêmes à se nourrir de petits poissons dans les semaines qui suivent leur sevrage. Ces jeunes éléphants de mer restent généralement près des côtes tant qu’ils ont des réserves, puis vont explorer l’océan dès lors que la faim se fait ressentir. Cette phase juvénile est encore très peu étudiée actuellement, c’est pourquoi de nouveaux projets voient le jour, comme celui initié par l’équipe Prédateurs Marins du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé, il y a un an maintenant et qui vise à déployer des balises sur ces jeunes individus, avant qu’ils ne partent en mer. Cette étude permettra à terme d’en apprendre encore un peu plus sur l’apprentissage et l’évolution des performances de plongée et de pêche de ces jeunes prédateurs marins. 





Déploiement de balises sur 16 femelles adultes avant les voyages post-reproduction

                Dans le cadre du programme 109 de l’Institut Paul Emile Victor, diverses recherches sont menées pour tenter de comprendre les déplacements des éléphants de mer des Iles Kerguelen lors de leur voyage post-reproduction (fin octobre-début janvier) et d’étudier les zones dans lesquelles ils s’alimentent. Dans ce contexte, 16 associations de balises ont été déployées sur des femelles adultes éléphants de mer au mois d’octobre 2014 sur le site de Pointe Morne, située à trois heures de marche à l’Est de Port Aux Français. Ces balises permettent d’enregistrer une multitude de paramètres en continu  et in situ.

      Au cours de cette session de terrain, nous avons déployé des accéléromètres, des magnétomètres qui permettent de reconstituer la trajectoire de l’animal dans les 3 dimensions, mais aussi d’obtenir la vitesse de nage et les mouvements de la tête dans les 3 dimensions. Nous avons aussi des capteurs CTD (Conductivity-Temperature-Depth) qui permettent d’enregistrer les paramètres océanographiques au cours des plongées des éléphants de mer et des capteurs de lumière qui permettent de déduire des informations sur la quantité de phytoplancton présente dans la colonne d’eau.  Enfin, nous avons aussi déployé des acousondes qui enregistrent le bruit ambiant et tentent de déterminer si les éléphants de mer peuvent détecter un signal acoustique issu de poissons de la famille des myctophydés.

               En étudiant le comportement de plongée, il est possible d’identifier les zones où les éléphants de mer s’alimentent et de les relier aux conditions océanographiques enregistrées. Ainsi, on peut établir un lien entre l’environnement, la disponibilité des ressources et les stratégies d’alimentation des éléphants de mer de Kerguelen dans l’océan austral.

                Afin de suivre le trajet de l’animal et relocaliser la femelle quand elle revient à terre deux mois plus tard pour muer, des balises GPS sont ajoutées aux précédents appareils. Cette dernière phase est très importante car elle permet de collecter les données enregistrées à haute-résolution  pendant le voyage. L’animal est recapturé, anesthésié  et la balise est récupérée. Sans cette étape nous disposerions que des données transmises par satellite beaucoup moins précises et moins nombreuses.

Le protocole se déroule dans l’ordre suivant :
Capture de l’animal avec une capuche, anesthésie, pesée, pose de balises, prises de sang, mesures et réveil de l’animal.

 


Récupération de balises sur des mâles et des femelles adultes après les voyages post-mue
Les éléphants de mer effectuent deux grands types de voyage en mer, les voyages post-reproduction d’environ deux mois (fin octobre à début janvier) et les voyages post-mue d’environ 8 mois (fin janvier à début septembre). Ces derniers sont des voyages où les animaux s’alimentent de façon active afin de reconstruire leurs réserves pour la période de reproduction et de mises-bas. Certains individus voyagent autour de Kerguelen tandis que d’autres se déplacent jusqu’au plateau antarctique où ils s’alimentent sous la glace de mer, sur les fonds du plateau antarctique ou encore

dans le courant antarctique côtier.  Dans le cadre du programme 109 de l’Institut Paul Emile Victor, l’objectif est de comprendre les différentes stratégies mises en place par les mâles et femelles éléphants de mer lors de ces voyages, et de mettre en évidence comment l’environnement va moduler l’abondance des ressources qu’ils consomment.
                Afin de répondre à ces problématiques, des balises CTD ont été déployées sur une vingtaine d’individus en janvier 2014 pour enregistrer les paramètres de plongée et les conditions océanographiques en continu tout au long de leur trajet. L’objectif de notre mission entre septembre et novembre 2014 était de récupérer ces balises dès que l’animal arrivait à terre pour la reproduction. Grâce à la localisation Argos, 11 individus ont été retrouvé et recapturé (8 femelles et 3 mâles). Le protocole se déroule de la manière suivante : capture de l’animal avec une capuche, anesthésie, prises de sang, pesée, mesures et on retire la balise qui contient toutes les données à haute-résolution.
                Les données enregistrées à haute-résolution permettent de reconstruire les masses d’eau traversées par l’animal, les conditions de glace de mer rencontrées et donc l’habitat dans lequel l'animal évolue.




 
SARA LABROUSSE                                JOFFREY JOUMA'A                Les POP ELEPH